Pour la diversité québécoise !

Marie-Eve-Lyne MICHEL
Marie-Eve-Lyne MICHEL

J’aime notre culture, pour avoir passé 20 ans de ma vie à y œuvrer et à la faire rayonner, ici comme à l’international. J’aime notre langue, à laquelle je tente tous les jours de rendre les meilleurs hommages en la faisant vivre dans mon quotidien, en l’écrivant du mieux que je le peux et en tentant d’employer les mots les plus justes pour m’exprimer. J’aime notre façon de vivre et d’interagir, dans la simplicité.

Enfant du monde, fille d’un père Haïtien et d’une mère Québécoise, je crois fermement que nous, personnes issues de la diversité, devons nous investir dans la vie politique si on veut que le Québec, qui se construit un peu plus tous les jours, nous ressemble aussi. Je suis Québécoise ! Tout comme les gens qui ont choisi de vivre ici sans y être nés le sont.  

Choisir de vivre au Québec, quel grand symbole ! N’est-ce pas la plus grande déclaration d’amour que l’on puisse faire à un peuple ?

Je veux continuer de vivre dans un Québec fort, culturellement dynamique, innovateur, économiquement prospère, protecteur de l’environnement, acteur de la lutte aux changements climatiques et soucieux d’équité sociale. Un Québec où j’ai ma place. Et je veux m’impliquer pour contribuer à améliorer ce qui doit l’être.

En fait, je suis déjà active sur les enjeux d’intégration, d’identité et d’appartenance depuis plus de 15 ans. Me questionnant sur ma propre dualité identitaire, j’ai fait mon premier reportage à la radio sur le créole et ses origines en 2002. En 2008, j’ai animé une émission qui célébrait l’interculturalisme québécois en s’intéressant à des succès de l’immigration, des gens qui sont ici si bien intégrés qu’ils servent de modèles à toute la société, des gens qui se sentent parfaitement Québécois, tout en maintenant vivante leur culture d’origine.

En 2009, j’ai réalisé un reportage radio, sur les ondes de Radio-Canada, dans lequel j’ai parcouru différents quartiers de Montréal pour en saisir un autoportrait, celui des Noirs vus par les Noirs, au lendemain de l’élection de Barack Obama. L’année suivante, j’avais l’idée du documentaire Couleur: Noirs, portant cette fois sur l’identité noire au Québec, fouillant des aspects précis comme le fait d’être noir en région ou dans le milieu des affaires, cherchant quels constats en faisaient certains acteurs clés. Il fut diffusé à plusieurs reprises sur les ondes de MAtv en 2010 et 2011, dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs.

Voyant la nécessité pour les jeunes Afro-Québécois d’avoir des modèles positifs et inspirants, j’ai réalisé un projet sur mon blogue, en 2013, dans lequel 28 personnes inspirantes partageaient ce que le fait d’être Noir leur avait appris dans la vie. Ils y livraient leurs conseils aux jeunes et aux personnes immigrantes. Encore aujourd’hui, cette section de mon site récolte plusieurs centaines de clics chaque mois.

Par mes actions professionnelles et mon implication en politique, je poursuis l’objectif que les gens qui, comme moi, représentent la diversité québécoise, puissent affirmer de façon décomplexée être Québécois. On a le droit de se sentir Québécois même si on vit ici depuis 1 an, 5 ans, 10 ans, autant que si on y est né. Le sentiment d’appartenance au Québec vient du cœur, il ne peut être dicté par qui que ce soit. Il y a, d’une part, un dialogue à établir pour régler certains problèmes d’intégration et, d’autre part, une nécessité de nous impliquer si on veut régler ces mêmes problèmes et voir les choses changer. Je choisis de participer.

On a une place dans ce pays, on a une place dans ce parti. Plus tous les Québécois de toutes les tranches de la société y participeront, plus ce parti ressemblera à tous les Québécois, incluant vous, incluant moi.

Crédit photo : Maxime Girard Tremblay, Photographe