Je suis allée le 18 août à l’inauguration du Parc de l’Espoir, situé à l’angle des rues Sainte-Catherine et Panet.
Cette brève visite m’a permis de découvrir le magnifique aménagement fait par la Ville de Montréal, où la boucle rouge d’un ruban de béton s’étend parmi les blocs de pavé pour donner à la fois éclat et style à cet aménagement urbain. Le parc est maintenant plus grand, plus vert et accessible à ceux dont la mobilité est réduite.
La cérémonie fut belle et sobre. On sentait la fierté chez les personnes qui avaient participé à ce projet de revalorisation du parc existant. Un projet que l’on voulait voir s’inscrire dans le respect et la mémoire du parc original et des gens décédés du VIH et du sida.
Bien des souvenirs
J’y ai croisé un ami de longue date. Il m’a raconté comme il s’était impliqué dans la création du premier parc, en 1991, dont les fondateurs sont Roger Leclerc, Michael Hendrix et René Leboeuf. Ça m’a aussi rappelé des souvenirs. Étudiante à l’Uqàm au milieu des années 90, je me souviens de cette période à la foi d’effervescence et de désarroi, devant l’épidémie de sida qui décimait les communautés gaies un peu partout dans le monde, mais aussi ici, chez nous, à Montréal.
Je me souviens de la première fois où j’ai vu ce grand arbre, au milieu du parc que s’était approprié la communauté. Chacun y plaçait un ruban de couleur pour un ami, une connaissance, un amant, un fils, un frère décédé du sida. Oui, les hommes atteints étaient plus nombreux que les femmes. J’avais été saisie devant la quantité de rubans. Juste ici, dans le Village…
Le parc est magnifique, mais il nous rappelle aussi que l’homophobie existe encore, que la lutte n’est pas terminée. Il y a eu de grandes améliorations dans le traitement du VIH, des essais cliniques commencent d’ailleurs chez Moderna avec un premier vaccin ARN-messager. Cela dit, les ressources pour les personnes atteintes ont encore besoin de soutien.
Marie-Eve-Lyne