La candidate de Laurier-Sainte-Marie, Marie-Eve-Lyne Michel, est récemment allée voir l’exposition Divina Dali, au Grand Quai du Port de Montréal, et a eu l’occasion d’un entretien avec l’idéateur de l’exposition, Félix Bélanger.
La pandémie a retardé et ralenti son projet, mais Félix Bélanger trouvait important que l’art et l’offre culturelle fassent partie de la relance. « Un projet comme celui-ci contribue à la vivacité du Vieux-Montréal. Divina Dali amène des gens dans le secteur, ils vont au restaurant et font d’autres activités. C’est important d’avoir une offre culturelle attrayante pour Montréal », a-t-il précisé.
Malgré tout, il s’est heurté au peu de flexibilité des programmes offerts par Patrimoine Canada.
« Au bureau du ministre, on m’a présenté les programmes et comme ce projet d’exposition ne cadrait pas parfaitement dans les catégories établies, je n’ai eu aucun soutien de Patrimoine Canada », déplore Félix Bélanger.
Cette exposition n’a pu voir le jour que grâce à l’investissement privé. Félix Bélanger a dû financer personnellement ce projet, en hypothéquant sa vie personnelle et en vendant certains biens. Des amis ont fait des dons en argent, d’autres en temps, les artisans impliqués ont accepté un salaire différé, si et seulement si l’exposition dégage éventuellement les profits espérés.
Manque de flexibilité de Patrimoine Canada
Félix Bélanger souligne qu’en cette période pandémique ou post-pandémique, il faudra savoir être beaucoup plus flexible pour garder vivant le tissus créatif québécois. Dans la mise sur pied de l’exposition Divina Dali, même l’administration portuaire a su faire preuve de plus de flexibilité que Patrimoine Canada pour aider ce projet culturel à voir le jour.
«Quand tu es créateur, explique-t-il, tu ne peux pas arriver avec une bonne idée et obtenir du financement. Il faut que ton projet ait d’abord été pensé par un ministère. Par définition, un artiste remet en question le cadre. Ce qui régit les artistes est un cadre et ils doivent essayer de faire ce dont ils ont envie en rentrant dans le cadre. Si on avait un Gaudi à Montréal, il ferait quoi? Il ne ferait rien, il irait ailleurs! »
« La culture est l’un des moteurs de notre économie, a enchaîné Marie-Eve-Lyne. On sait depuis longtemps que chaque dollar investi en culture a des retombées multipliées plusieurs fois. Dans le contexte actuel, je trouve déplorable que des artistes talentueux avec des projets rentables et prometteurs soient ainsi abandonnés par un système trop rigide. »
Allégorie de la vie
L’exposition Divina Dali plonge les visiteurs dans l’univers de la Divine comédie, de Dante, tel que vu et illustré par Salvador Dali, à travers des estampes, aquarelles et dessins réalisés entre 1950 et 1960. Divisée en trois sections, l’enfer, le purgatoire et le paradis, l’exposition présente une allégorie des étapes de la vie et épreuves que doivent traverser les humains, au fil de leur vie.
« En pleine campagnes électorale, il y a matière à réflexion, sur soi-même comme sur la société, à mesure que l’on traverse les trois étapes de l’exposition que sont l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis, a confié Marie-Eve-Lyne. La pandémie nous a privés de beaucoup de choses. J’ai soif de culture, de la réflexion qu’elle apporte, soif de rêve et d’éblouissement. Durant cette pandémie, a-t-on assez parlé du bien qu’apportent les artistes à la société? Les a-t-on suffisamment soutenus? Je ne crois pas. Des efforts ont été déployés, mais les sommes, pas toujours bien réparties ni bien dépensées. »
Divina Dali, à voir au Grand Quai du Port de Montréal (face au Musée Pointe-à-Callières), jusqu’au 31 octobre.
Pour en apprendre davantage sur l’exposition et son concepteur :
- Quand Dali rencontre Dante, Le Journal de Montréal
- De l’enfer au paradis, La Presse
- Salvador Dali en enfer, au purgatoire et au paradis, Le Devoir
Cette exposition a été réalisée sous la direction du commissaire et muséologue Raynald Michaud.
Les œuvres de l’exposition Divina Dali font partie de la collection de Frank Hunter, l’archiviste officiel de Salvador Dali en Amérique du Nord.